Les circuits courts à l’honneur

 

Le mercredi 29 janvier avaient lieu les traditionnels « Rendez-vous de la diversification » organisés par DiversiFerm, à l’Espace Senghor de Gembloux. Depuis 2016, cet événement est l’occasion, pour les producteurs, transformateurs et associations du secteur, d’échanger sur les thématiques de la transformation, de la commercialisation en circuit court ou l’artisanat agro-alimentaire. Accueil Champêtre en Wallonie était évidemment présent lors de cette édition 2020 en tant que pôle économique et partenaire mais aussi en tant qu’intervenants, via l’expertise de l’observatoire de la diversification et du pôle communication. Retour sur ces interventions avec Olivier Lefèbvre et Florian Mélon.

« La diversification est une aventure, mais parfois une aventure douloureuse » lance le ministre Willy Borsus en préambule de cette journée. Et c’est vrai que l’aventure, la belle, la grande, est bien présente quand on se lance dans la production, la transformation ou la commercialisation de ses produits… Entre la traite et la récolte, entre la fabrication et la conception, entre la vente et la recherche de clients, mieux vaut être omniscient et avoir le don d’ubiquité pour se lancer là-dedans. Koh-Lanta ? Trop facile en comparaison.

Mais c’est bien parce qu’il s’agit d’une aventure à part entière que cette expérience est belle ! Se diversifier, c’est créer, penser, faire quelque chose d’un rien, c’est imposer sa marque et personnaliser son produit… Mais devenir « le maître de son destin, le capitaine de son âme » – pour citer le célèbre poème de W.E. Henley – n’est pas chose aisée. Cela permet, certes, de maîtriser une partie de ses coûts, de gérer sa marge bénéficiaire ou de décider de son agenda, mais cela impose aussi d’innover – un des maîtres mots de cette journée -, de se différencier et d’explorer son marché.

Ces approches nécessitent de l’expérience et de l’expertise, d’où l’intérêt de ce genre de journée d’échanges. Avec des sujets aussi divers que l’affinage des fromages, les emballages alimentaires, le bio, la vente en vrac ou encore l’agribashing, pour ne citer que ceux-ci, chacun a pu trouver la ou les informations dont il avait besoin pour avancer dans cette aventure. Comme l’a imagé Stéphane Winandy, coordinateur de DiversiFerm, « la diversification, c’est comme escalader le Mont Blanc. Tout le monde vise le même sommet, mais chacun peut prendre sa propre route ».

Impact du procédé/processus de fabrication sur le prix de revient :

cas pratique en transformation laitière

Quel(s) impact(s) un choix posé en termes d’investissement lors du lancement d’un projet peut-il avoir sur le prix de revient des produits réalisés plus tard ? Et comment évaluer correctement le temps de travail nécessaire à cette diversification, sa propre rémunération et la valeur réelle des matières premières utilisées ? C’est en tentant de répondre à ces quelques questions, tout en apportant des bases théoriques, qu’Olivier Lefèbvre a commencé son intervention.

Dans le cas développé, celui d’une transformation laitière tiré d’un accompagnement réalisé par le pôle économique de DiversiFerm, le porteur de projet se posait la question de savoir s’il était opportun d’investir dans un matériel coûteux, à savoir une doseuse / operculeuse ou s’il était plus rentable de réaliser toutes les opérations du procédé de fabrication à la main. Il apparaît assez rapidement que, dans le cas présenté, l’achat d’une machine permet de diviser le temps de travail par deux. Cette variable temporelle est souvent négligée ou minimisée lors de l’élaboration d’un projet. C’est pourtant elle qui peut faire la différence entre un projet rentable et viable sur le long terme et un projet qui ne l’est pas. Bien que l’investissement soit de prime abord plus important, la mécanisation permet un gain de temps et par conséquent une diminution des charges liées au temps de travail. Dans le cas présenté, mieux vaut donc passer par la case « Achat matériel » avant de se lancer dans la production.

Bien qu’il s’agisse d’un exemple précis et pas d’une généralité, ce cas permet de mettre en avant l’importance de prendre en compte toutes les variables, y compris les variables horaires, financières et économiques, qui vont peser sur un projet dès sa réflexion. Le seuil de rentabilité et le prix de revient n’étant pas des indicateurs fixes et semblables à chaque projet, il est important de se faire conseiller et accompagner dès les prémisses de son projet sous peine de ne pas faire long feu.

En savoir plus ? Découvrez la présentation PDF sur l’impact du procédé et processus de fabrication sur le prix de revient

Marketing 2.0 : vendre et communiquer par Internet

Après une brève mise au point sur le marketing moderne et le consommateur de 2020, Florian Mélon s’est attaqué aux différentes manières de communiquer et de vendre sur Internet, en plaçant le web comme point centrale d’une stratégie de vente moderne. Le consomm’acteur utilisant toujours plus la toile pour se décider et faire ses achats, se passer d’une présence efficace sur Internet peut se révéler désastreux pour un commerce ou une TPE/PME. Entre les recherches en ligne, les avis, le besoin de visuels et les informations de base, le client est devenu un touriste du circuit court : il doit être charmé, séduit et attiré pour en tirer des bénéfices, tant financiers que (e-)réputationnels.

La meilleure arme du marketeur en 2020 ? Un site Internet moderne et responsive ! Il sera la pierre angulaire d’une bonne présence sur la toile, quitte à le laisser de côté par la suite au profit des réseaux sociaux ! Vu les habitudes de consommation moderne, un site web est, plus que jamais, la base pour placer une entreprise comme fiable et professionnel tout en donnant l’entièreté des informations dont aura besoin le client avant l’acte d’achat (voire tout en permettant l’acte d’achat, pour les sites e-commerce). Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’un site doit être pensé en fonction des besoins et des envies mais aussi des limites de l’entreprise : mieux vaut un beau petit site qu’un mastodonte mal conçu !

C’est une fois posée cette première pierre sur la toile que s’ouvre le monde des possibles 2.0 avec des outils plus simples : les emails et les réseaux sociaux. Avec le site, ces trois canaux sont les trois piliers de la communication digitale : avec eux, celle-ci sera professionnelle et continue, spécifique et proactive, sympathique et communautaire. Ces deux outils sont aussi ceux que tout un chacun pourra gérer le mieux, sans passer par une main extérieure. Ils sont d’ailleurs ceux qui coûtent le moins. Emails et réseaux sociaux : deux armes à ne surtout pas négliger pour une bonne stratégie marketing !

Le web en 2020 est devenu un gigantesque labyrinthe dans lequel chacun se bat pour exister mais aussi la meilleure boîte à outils que pourrait désirer un apprenti marketeur. Sur Internet, tout est possible, même tracer sa propre route pour escalader « son » Mont Blanc !

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Photos : F. Mélon (1), G. Anciaux (2), A. De Bruyn (3)